Le compostage est-il obligatoire dans mon immeuble ?
Avez-vous entendu parler de la “loi anti-gaspillage pour une économie circulaire1” ? Parmi les 130 mesures de cette loi permettant de lutter contre les différentes formes de gaspillage, l’une d’elles vise à réduire l'impact environnemental des déchets organiques (ou biodéchets), en favorisant leur valorisation plutôt que leur élimination.
Qu’est-ce qu’un biodéchet2 ?
1. Les déchets alimentaires : fruits et légumes, (y compris oignons, ail, vert de poireau), peaux de fruits (y compris d’agrumes), restes de repas, coquilles d'œuf, trognons, fanes, marc de café, thé, produits périmés non consommés (sans emballage)…
Il peut également s’agir de déchets secs : boîtes à œufs ou rouleaux de papier hygiénique.
2. Les déchets verts : fleurs coupées, plantes d’intérieur, feuilles mortes, tailles d’arbustes, tontes de pelouse…
Parlons chiffres
33% : c’est la part des biodéchets dans le volume total des ordures ménagères3.
On estime cette part à 2,8 millions de tonnes, soit 83 kg de biodéchets par an et par habitant !
Quels sont les avantages de la valorisation des biodéchets ?
Ce qu’il faut savoir au préalable
Les biodéchets sont constitués d’environ 60% d’eau :
- Enfouis dans les décharges, ils fermentent et libèrent du méthane (gaz environ 25 fois plus puissant que le Co2), générant des gaz à effet de serre,
- Quant à leur incinération avec le reste des ordures ménagères (ce qui revient à “brûler de l’eau) “ !), elle consomme plus d’énergie qu’elle n’en produit et participe aussi à l’augmentation des émissions de Co2.
Privilégier la valorisation des biodéchets peut contribuer à réduire de 800 000 tonnes de Co2 par an, tout en produisant deux ressources vertueuses :
- 1. Le biogaz, une énergie renouvelable issue du processus de méthanisation, qui peut servir de carburant pour des transports de ville, pour chauffer des réseaux de chaleur urbaine ou encore être injecté sur le réseau de gaz,
- 2. Le compost, un engrais organique riche pouvant notamment améliorer la qualité des cultures agricoles et réduire l'utilisation d'engrais chimiques.
Alors, tous au compostage ?
Pas nécessairement. La loi n'oblige pas les copropriétés à faire du compostage, mais uniquement à trier les biodéchets à la source. Tout comme le tri des déchets recyclables est devenu obligatoire il y a quelques années.
Plusieurs solutions existent pour répondre à cette obligation
1. La collecte individuelle : chaque résident stocke ses propres déchets et les dépose ensuite dans des points d’apport volontaire :
- soit une borne de collecte spécifique, mise à disposition dans la rue,
- soit une poubelle dédiée (bac brun ou orange), dans le cas d’une collecte en porte à porte par camions-bennes.
2. L’installation de 3 bacs de compostage collectif dans les parties communes :
- un bac de stockage pour le dépôt des biodéchets,
- un second bac de maturation, où transvaser le contenu du bac précédent une fois celui-ci rempli.
- un premier bac de maturation, où seront transférés les déchets contenus dans le bac de stockage quand celui-ci sera plein,
Cette proposition d’installation doit être soumise à un vote en assemblée générale et retenue à la majorité absolue. Pour que cette solution fonctionne, elle devra être portée par un ou plusieurs copropriétaires résidents motivés.
Notez que la présence d’une borne de collecte à proximité immédiate de l’immeuble peut réduire l’intérêt d’installer des bacs dans la copropriété.
Le choix de la solution la plus adaptée dépend des caractéristiques de votre copropriété et des options de tri proposées dans votre ville/quartier. N’hésitez pas à demander conseil à votre syndic.
1. https://www.ecologie.gouv.fr/loi-anti-gaspillage-economie-circulaire2. https://www.ecologie.gouv.fr/biodechets
3. Agence publique de la transition écologique : https://infos.ademe.fr